Edito du mois

Edito 160, mai 2024 : Les jeunes et la lecture en 2024. Rapport du Centre national du livre (CNL)

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Le Centre national du livre (CNL) publie ce mois-ci un rapport sur « Les jeunes Français et la lecture en 2024 », suite à une enquête confiée à l’institut IPSOS. Il prolonge trois précédents rapports, en 2016, 2019 et 2022. La population visée est celle des 7-19 ans, et il s’agit là de mesurer les perceptions et les pratiques actuelles de cette population en matière de lecture. Celle-ci est considérée comme essentielle pour le secteur du livre dans son ensemble : comment ces jeunes sont-ils amenés à la lecture ? Qu’est-ce qui peut les freiner à lire ? Quels leviers utiliser pour leur rendre la lecture attractive ? Voici donc quelques résultats issus de l’enquête :

  • 1 jeune de 16-19 ans sur 3 ne lit pas du tout durant ses loisirs ; 84% lisent dans le cadre de l’école, de leurs études ou de leur travail, mais chez les 16-19 ans, cette proportion chute à 68% pour les filles et 59% chez les garçons. La baisse par rapport aux années précédentes peut atteindre les 10%
  • dans le cadre des loisirs, ils sont 81% à lire au global, mais à 16-19 ans, ils ne sont plus que 74% chez les filles et 50% chez les garçons

Les écrans sont de redoutables attracteurs pour les jeunes, ils y passent quotidiennement dix fois plus de temps qu’à lire des livres. Le temps passé à la lecture est aussi évalué, soit 19 minutes par jour consacrés à la lecture pour leurs loisirs (4 minutes de moins qu’en 2022). En comparaison, le temps passé chaque jour sur écran est de 3h11. De plus, 48% des lecteurs font autre chose sur écran en même temps qu’ils lisent.

Que lisent-ils ? Bandes dessinées et mangas sont en tête, suivis par les romans (genres préférés : romans sentimentaux et d’amour, « dark romance »). Le livre numérique, lu sur téléphone portable, est en nette progression, soit 44% des jeunes interrogés (+6 points par rapport à 2022) et 42% ont déjà écouté un livre audio. Ce qui les influence ? Les réseaux sociaux, une personnalité, des influenceurs. Les séries ou un film vu sur une plateforme sont également de bons prescripteurs pour la lecture.

Pour Régine Hatchondo, présidente du CNL : « Les résultats de cette étude sont préoccupants… la place laissée aux écrans dans notre vie quotidienne a de réelles conséquences sur la lecture, en particulier chez les jeunes. » Tous les acteurs du livre et de la lecture dont les bibliothèques doivent donc se mobiliser pour que le livre retrouve sa place dans la culture, les loisirs et le travail.

Jean-Philippe Accart

Bibliographie

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