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2015 - Le Métier de documentaliste, 4ème édition, préface de Véronique Mesguisch et Anne-Marie Libmann présidentes de l'ADBS
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Quotes :
- "Aucun doute : seize ans après sa première édition, ce livre reste la référence pour la profession de documentaliste. À feuilleter le livre, on se rend compte qu’on tient une formidable boîte à outils dans la main, pour enseigner et former de futurs documentalistes, pour créer et développer un service documentaire, pour recruter des professionnels, mais aussi pour mettre à jour les référentiels de compétences et d’emplois-types." Joachim Schnöpfel, pour I2D, octobre 2015
PREFACE intégrale d'Anne Marie Libmann et Véronique Mesguich, co-présidentes de l'ADBS
Quinze ans se sont écoulés depuis la première édition de cet ouvrage. Durant ces quinze ans, le monde de l’information professionnelle a connu d’immenses bouleversements, et nous nous réjouissons de la parution de cette nouvelle édition, qui vient réactualiser les précédentes et nous pose la question, au premier plan, du positionnement du documentaliste dans l’environnement actuel.
Contrairement à des métiers voisins comme les bibliothécaires ou archivistes, qui remontent à la plus haute antiquité, le métier de documentaliste est relativement récent. C’est en effet au milieu des années 1930 que le terme apparait, sous la plume notamment des grands précurseurs que furent Otlet et Lafontaine. Il est intéressant de noter que, par-delà ses inventions et créations dans le domaine de la classification et de la bibliographie, Paul Otlet eut l’intuition d’un système d’accès universel au savoir via des échanges de données en temps réel, plus de 50 ans avant l’invention du web… Aujourd’hui, à l’heure des yottaoctets d’information et du « déluge de données », que signifie être documentaliste ? Qu’en est-il d’ailleurs du terme lui-même, si souvent et farouchement remis en cause depuis vingt ans ?Désigne-t-il encore un métier identifiable et, surtout, porteur de valeur pour l’entreprise et l’organisation ? Cette question est vitale.
Durant ces quinze dernières années, le paysage informationnel s’est considérablement modifié. Les besoins des entreprises et des organisations en matière de gestion et traitement de l’information ont évolué en conséquence. La nouvelle édition de cet ouvrage permet de prendre la mesure de cette évolution. Durant ces quinze ans, nous avons perdu le caractère linéaire de la classique « chaine documentaire », formalisée dès les années 1960 sous forme d’un ensemble d’opérations successives de collecte, traitement et diffusion des documents et informations. Ce schéma plaçait le documentaliste dans une relation de « passage obligé » entre le producteur d’information et l’utilisateur. Aujourd’hui, comme le suggère plaisamment un chapitre de l’ouvrage, l’utilisateur est « un documentaliste comme les autres ». La « googlisation des esprits » et le numérique plus généralement introduisent de nouvelles formes de médiation documentaire.
Durant ces quinze ans, nous sommes passés de la gestion d’une certaine rareté informationnelle à une situation de surabondance. Le tournant du troisième millénaire marque le début de l’ère des « data » : comment ignorer aujourd’hui les phénomènes de l’open data (qui ne se limitent pas aux données publiques), des big data (dont la maîtrise ne nécessite pas que des compétences informatiques), des linked data et du web de données….Autant de nouvelles opportunités pour de nouveaux professionnels de l’information et aussi pour les documentalistes « de la première heure », qui pourraient envisager une renaissance avec une appellation rénovée (la proposition de « datamentaliste », pour ironique qu’elle soit, n’est pas dénuée de sens dans le contexte actuel…)
Durant ces quinze ans, dans le monde de l’information, le temps s’est raccourci, l’espace s’est élargi. Le web des premières années, puis le « web 2.0 » ont généré des flux d’information en toutes langues, venant de tous pays. Le développement des usages mobiles a permis des accès de plus en plus immédiats à des informations toujours plus massives et variées. Dans le monde du numérique, les fichiers multimédias sont aussi faciles à créer, publier et partager que les documents textuels. Là encore, de nouvelles frontières se dessinent et de nouvelles compétences sont requises.
Durant ces quinze ans, sont apparues de nouvelles façons de travailler, d’enseigner ou tout simplement de communiquer et d’échanger. Les réseaux sociaux d’entreprise, ou plus généralement les outils collaboratifs font entrer dans les entreprises et organisations des usages interactifs désormais bien implantés dans la vie quotidienne de tous.
Le professionnel aujourd’hui fait face à ce monde complexe et passionnant et doit passer souvent d’un extrême à l’autre : de la « mémoire de l’entreprise » au droit à l’oubli, du signal faible à l’immensité des données, du document officiel au tweet….
Bien entendu, la fonction informationnelle est loin d’être la seule impactée par la révolution numérique. De nombreuses fonctions de médiation, comme le journalisme ou l’enseignement, sont également touchées par cette immense mutation. L’ouvrage évoque également ces convergences qui se dessinent, ainsi que certains cloisonnements qui s’effacent. Y sont explorés des territoires comme le marketing, le e-learning, la communication, l’analyse stratégique…Aujourd’hui d’ailleurs, faut-il parler de métier, ou bien de fonction, ou encore de mission ? On constate en effet l’émergence de métiers hybrides, et de profils multiples mettant en œuvre des compétences et connaissances diverses. La cartographie des sept familles de l'information, élaborée par l’ADBS, donne la mesure de ce nouveau périmètre d'exercice de la fonction, étendue sur tout l'espace fonctionnel et organisationnel de l'entreprise. Ce périmètre vaste et riche couvre des domaines allant de la veille au records management, de l’architecture de l’information à l’édition numérique.
En tant que co-présidentes de l’ADBS, nous prônons la vision d’une fonction « information » caractérisée par trois éléments : une fonction stratégique et pas seulement support, indispensable au fonctionnement et à la bonne marche des entreprises et des organisations ; une fonction ouverte, non plus centrée sur elle-même et ses savoir faire, mais connectée aux autres fonctions de l’entreprise ; une fonction centrale, qui ne se résume pas à un « centre », mais s’exerce dans une transversalité fonctionnelle et opérationnelle.
La quatrième édition de cet ouvrage inscrit résolument nos professionnels dans la société de l’information et le monde actuel des entreprises et organisations. Rédigé par deux grands praticiens spécialistes de l’information sous toutes ses formes, l’ouvrage répondra aux attentes de nombreux lecteurs : tant des étudiants ou débutants dans la fonction, que des professionnels désirant actualiser et parfaire leurs connaissances.
Nous vous en souhaitons bonne lecture.
Anne Marie Libmann et Véronique Mesguich
Co-présidentes de l’ADBS
Préface par Véronique Mesguich er Anne-Marie Libmann, co-présidentes de l’ADBS
Introduction
I. L’Environnement
1. L’information
2. La profession
3. La société
4. L’utilisateur
II. Le Métier
5. La documentation
6. Le service de documentation
7. Etre documentaliste aujourd’hui
8. Le métier au quotidien : la gestion du service
9. L’évaluation du service de documentation
10. Le marketing et la communication du service de documentation
III. Les Techniques documentaires
Introduction : L’organisation de la documentation : le circuit du document
11. L’acquisition de documents
12. Le traitement des documents
13. La diffusion de l’information
IV. La Technologie
14. L’informatique documentaire
15. Le travail documentaire en réseau
16. La gestion électronique de documents
17. La numérisation
18. Les données
19. La recherche de données et d’information
20. La veille d’information et l’intelligence économique
V. Les Développements
21. La collaboration
22. La médiation
23. L’évaluation
24. La formation
Le mot de la fin : du documentaliste à l’architecte de l’information
Conclusion
Annexes
Critiques et analyses de l'ouvrage
- sur le site québecois Trouvailles de Claude Trudel
- pour la revue de l'ADBS I2D par Joachim Schnöpfel :
Note de lecture
Jean-Philippe Accart, Marie-Pierre Réthy (2015). Le métier de documentaliste. 4e édition. Électre Éditions du Cercle de la Librairie, Paris.
ISBN : 978-2-7654-1461-2
425 p., 42 €
Aucun doute : seize ans après sa première édition, ce livre reste la référence pour la profession de la documentaliste. Que fait un documentaliste ? Quels sont ses objets, ses méthodes, ses techniques, procédures et outils ? Quel est son environnement professionnel ? Comment se distingue-t-il des autres métiers de l’information, des bibliothécaires, archivistes, etc. ? Quel est son rapport avec les utilisateurs, et qui sont-ils ? Aussi systématique que détaillé, le livre propose une réponse à toutes ces questions, mais insiste dès le début sur le fait qu’il s’agit là d’un « projet en constante évolution ».
La préface, signée par les anciennes coprésidentes de l’ADBS Anne-Marie Libmann et Véronique Mesguich[1], met l’accent sur les immenses bouleversements du monde de l’information professionnelle. On pourrait avoir l’impression que tout a changé depuis 1999. Vraiment ? Nous avons posé la question à Jean-Philippe Accart de savoir s’il n’existait réellement pas d’invariants dans ce métier. Sa réponse : « Ce qui a changé principalement est l’environnement économique, le monde de l’entreprise, la technologie, le rapprochement avec d’autres métiers connexes (bibliothèques, archives par exemple). Ce qui reste invariable pour les documentalistes réside dans le cœur du métier, à savoir : le traitement et l’analyse de l’information, la relation avec l’utilisateur, les services mis en place, la diffusion de l’information et l’adaptation aux changements qui sont constants, surtout par rapport à la technologie. »
La première partie du livre décrit ces changements d’environnement, relatifs aussi bien à l’information et à la société qu’aux profils, besoins et pratiques de l’utilisateur. On retrouve les « invariants » et la continuité du métier davantage dans la deuxième partie. Le métier est abordé sous plusieurs aspects, par le biais de son objet (le document) et des caractéristiques élémentaires de la documentation, à partir des formations et compétences des professionnels, puis sous l’angle de la gestion, de l’évaluation et du marketing des services documentaires.
Les troisième et quatrième parties du livre sont consacrées aux techniques et technologies de la documentation. Par techniques documentaires, on entend l’acquisition et le traitement des documents et la diffusion de l’information. Quant aux technologies, on y trouve l’informatique documentaire, la GED et la veille (naturellement), mais aussi le travail en réseau, la numérisation et – nouveauté – les données. Le tout présenté d’une façon synthétique et richement documentée.
Il est impossible de prédire l’avenir, mais on peut essayer de dégager les dynamiques et tendances du moment. La cinquième et dernière partie intitulée « Développements » analyse quatre points, dont la médiation et l’évaluation, qui sont aux yeux des auteurs essentiels au développement du métier de documentaliste. Leur crédo : « Si ce métier reste attaché à des valeurs d’échange et de partage, il doit être encore mieux imbriqué dans la vie sociale et dans celle des organisations pour assurer son futur » (p. 331).
Quelle évolution suscite le plus d’intérêt actuellement au professionnel ? De nouveau, nous avons posé la question à Jean-Philippe Accart. Sa réponse : « Je dirais les réseaux sociaux (soit par leur refus, soit par leur acceptation totale), et également le Big Data ». On ne sera donc pas surpris que les données occupent une place importante dans cette quatrième édition.
À feuilleter le livre, on se rend compte qu’on tient une formidable boîte à outils dans la main, pour enseigner et former de futurs documentalistes, pour créer et développer un service documentaire, pour recruter des professionnels, mais aussi pour mettre à jour les référentiels de compétences et d’emplois-types. Il aidera également à répondre aux étudiants quand ils posent des questions concernant l’avenir de ce métier. Par ailleurs, nous avons également demandé à Jean-Philippe Accart quelle était, selon lui, la force du métier susceptible d’en assurer encore l’existence dans vingt ans ? Il a répondu qu’il était difficile de faire des prévisions à si long terme… avant d’ajouter : « le besoin de professionnels pour gérer les données (c'est-à-dire la la curation), pour effectuer des recherches d’information pointues et ciblées, [pour assurer] l’organisation et la mise en forme de contenus… Bref on reste beaucoup sur le cœur du métier, qui me paraît en faire la force parce que ce sont des techniques particulières qui ne sont pas enseignées ailleurs (ou pas de la même manière) ».
Ce métier s’appellera-t-il toujours « documentaliste » ? Rien n’est moins sûr. Le livre se termine sur quelques remarques sur le concept d’architecte de l’information, qui soulignent des dimensions comme « les besoins des utilisateurs, l’organisation de l’information et des connaissances et l’évaluation de l’expérience utilisateur » (p. 352).
Jean-Philippe Accart, depuis 1983 tour à tour bibliothécaire, documentaliste, formateur, enseignant, chercheur, responsable de service, coordinateur de réseau, auteur et consultant, est un fin observateur de l’évolution du métier du documentaliste depuis plus de vingt ans. Ses réflexions et analyses concernant les activités, compétences et conditions d’exercice de ce métier pas toujours comme les autres accompagneront les documentalistes dans les années à venir.
[1] http://www.jpaccart.ch/ouvrages-publies/auto-generate-from-title.html
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