Analyses d'ouvrages

1999: Le Traitement numérique des documents

fondin par Hubert Fondin
Paris : Hermes, 1998. 382 p.
Bibliographie.- ISBN 2-86601-689-0

Hubert Fondin est professeur en sciences de l'information à l'université de Bordeaux III. La question qu'il traite dans son ouvrage - la numérisation de documents principalement - est essentielle et se pose à l'entreprise comme au professionnel de l'information à l'heure des réseaux de l'information. L'approche choisie est volontairement didactique et considère pas à pas l'information et son traitement sous forme numérique, avec une volonté d'apporter des éléments de réponse claires, des outils concrets. Cet ouvrage n'est pas un ouvrage technique au sens strict du terme, il apporte une (des) réflexions complémentaire(s) au professionnel en charge d'un tel projet dans son entreprise. Il l'aide à concevoir un système approprié, mais également à prendre du recul par rapport à sa pratique quotidienne.

Dans cet esprit, un cadre théorique est dressé. L'information documentaire est comprise comme étant "intentionnelle et utile" : l'auteur appuie sa première démonstration sur la théorie de la communication, du message à construire, de la connaissance à transmettre ; il dresse une typologie de l'information qualifiée tour à tour et selon l'usage qui en est fait d'utile, d'éphémère, de durable ou de gratuite. Les documents sont sources d'information documentaire et l'objet documentaire est vu sous trois aspects : un ensemble de documents (une entité), des sous-ensembles (extraits d'entité) et le sur-ensemble (regroupements d'entités). Le texte est un objet documentaire et le document électronique utilise des règles de codage pour "traduire" les caractères du texte en codes numériques. De nombreuses normes existent en matière de codage (SGML, ODA/ODIF, HTML) et de compression (CIT, JPEG, MPEG). La question du devenir des lieux actuels où sont stockés les documents écrits et audiovisuels se pose avec acuité.

L'activité documentaire classique a été bouleversée par l'approche systémique : production et diffusion de l'information, évaluation de l'organisation, positionnement et fonction du service de documentation dans l'entreprise font désormais partie intégrante du discours et de la pratique documentaires. La chaîne documentaire traditionnelle a fait place au traitement du document mis en parallèle avec les besoins de l'utilisateur. La description bibliographique, l'analyse du contenu d'un document correspondent à des normes et règles précises : utiles, très utiles même, elles doivent pourtant être adaptées au cadre dans lequel elles s'exercent et s'appliquer aux objectifs fixés. L'efficacité de ce travail se concrétise dans la recherche documentaire. Même si celle-ci s'est informatisée, réduisant la distance entre l'utilisateur et l'information disponible, le rôle de "l'informatiste" ne semble pas remis en cause selon H. Fondin.
L'informatiste a également pour rôle de préserver la mémoire collective, d'en faciliter l'accès. Les différents systèmes de codification de l'information ont été élaborés par et pour des professionnels de l'information et non pour l'utilisateur. L'exemple des banques de données est significatif dont les résultats, après une interrogation, ne sont pas toujours satisfaisants. L'approche actuelle consiste à rapprocher l'information de l'utilisateur en adaptant au mieux ces systèmes, en organisant la saisie d'information.

Après avoir dressé le cadre théorique de l'activité documentaire dans ses multiples dimensions, l'auteur traite du développement technique. Pour considérable qu'elle soit, cette évolution n'est "nullement spécifique du traitement documentaire". Les NTIC ont envahi l'environnement professionnel et l'information documentaire tend à être un système global (station de travail intégrée, groupware). Créer, manipuler, transmettre, exploiter, stocker l'information, tout est pratiquement rendu possible grâce à ces technologies. L'information est délocalisée, dématérialisée. L'informatique documentaire en tant qu'outil apporte une valeur ajoutée au travail ; elle participe à la construction de la mémoire de l'organisation.
Le constat est fait d'une avancée technique considérable en matière de saisie et de stockage de données, à l'exception (temporaire) de l'image. Paradoxalement, l'utilisation du support papier reste cependant privilégiée. La transmission de données sur les réseaux de l'information nécessite, pour l'utilisateur, une réelle étude de besoins. Internet représente actuellement une des solutions Les systèmes de gestion de bases de données (SGBD)

Critique parue dans Documentaliste, sciences de l'information, 1999, vol. 36, n° 4-5, pp. 355-356.

Cop. JP Accart, 2007

 

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