Analyses d'ouvrages

2004: La Gestion des connaissances

images12Jean-Louis Ermine
Paris : Hermès Science Publication (diff. Lavoisier), 2003

Faut-il présenter Jean-Louis Ermine, chercheur au Commissariat à l’énergie atomique, détaché à l’Université de technologie de Troyes et président du « Club Gestion des Connaissances » créé en 1999 ? Ses ouvrages font généralement autorité en la matière, avec pour points communs une approche didactique et précise d’un sujet complexe à appréhender, « la gestion des connaissances », et sa démystification par une présentation des concepts-clés appliqués à la stratégie de l’entreprise.

Faut-il présenter Jean-Louis Ermine, chercheur au Commissariat à l’énergie atomique, détaché à l’Université de technologie de Troyes et président du « Club Gestion des Connaissances » créé en 1999 ? Ses ouvrages font généralement autorité en la matière, avec pour points communs une approche didactique et précise d’un sujet complexe à appréhender, « la gestion des connaissances », et sa démystification par une présentation des concepts-clés appliqués à la stratégie de l’entreprise.

Le présent ouvrage est tout cela à la fois et présente l’intérêt d’être court (166 pages) et précis. Un excellent ouvrage donc pour mieux connaître ce que recouvre la notion de gestion des connaissances. L’approche de J.L. Ermine est pragmatique : la connaissance est un « capital » au sens où elle constitue un patrimoine propre à chaque individu et qui, une fois « collectivisée » (ou mutualisée, selon une expression plus courante aujourd’hui), est facteur de productivité, de pérennité pour l’entreprise et lui donne un avantage concurrentiel déterminant. Pour cela, la mise en place d’une démarche de gestion des connaissances, élément de management stratégique, vise, au travers la capitalisation, à partager, à créer des connaissances. Leur cartographie est nécessaire, afin de mettre en valeur ce qui relève de l’explicite et du tacite. Un certain nombre de processus entrent en jeu (modèle de la marguerite), le premier étant celui de la capitalisation et du partage : le cycle de l’eau est pris comme métaphore et déclenche le processus d’interaction avec l’environnement. Il induit le processus de création de connaissances, processus vital permettant l’innovation. Avec le processus d’apprentissage, nous passons de l’individuel au collectif avec un lien fort avec la gestion des ressources humaines. Sélection (gestion de la relation client, sélection par l’usage) et évaluation (financière, stratégique) sont les deux derniers processus permettant de constater la réussite ou l’échec de la démarche entreprise. Le succès de la démarche repose sur plusieurs facteurs (stratégie du nénuphar) : le changement doit être approuvé, consensuel au sein d’une équipe ou d’une entreprise ; il doit trouver sa légitimation et être approuvé.

Quelle est la nature des connaissances ? Elles forment un système qui peut être pris sous l’angle de la sémiotique ou de la systémique. A ce point de l’exposé, l’auteur clarifie les notions d’information, de signification, de contexte. Il définit l’information par rapport à la connaissance.

L’ingénierie des connaissances repose sur des outils et des méthodes nombreux qui ont fait leurs preuves. La méthode MASK est prise en exemple agrémentée d’études de cas sur le processus de capitalisation et le partage des connaissances, puis sur le processus d’interaction, et enfin sur celui d’innovation. L’auteur détaille le contexte de l’étude, les axes d’analyse, comment sont représentées les connaissances (de manière diachronique ou synchronique) et clôt sa démonstration sur la méthode d’intégration de la capitalisation des connaissances dans les démarches d’innovation.

De la lecture de cet ouvrage, on peut déduire que la gestion des connaissances s’inscrit complètement dans la réalité actuelle de l’entreprise. Son intérêt essentiel est de nous donner une approche unifiée de la gestion des connaissances, en mettant l’accent sur les processus qui déterminent la réussite d’un tel projet.

Critique parue dans Documentaliste, sciences de l'information, 2004, vol. 41, n° 2, pp. 129-130.

Le présent ouvrage est tout cela à la fois et présente l’intérêt d’être court (166 pages) et précis. Un excellent ouvrage donc pour mieux connaître ce que recouvre la notion de gestion des connaissances. L’approche de J.L. Ermine est pragmatique : la connaissance est un « capital » au sens où elle constitue un patrimoine propre à chaque individu et qui, une fois « collectivisée » (ou mutualisée, selon une expression plus courante aujourd’hui), est facteur de productivité, de pérennité pour l’entreprise et lui donne un avantage concurrentiel déterminant. Pour cela, la mise en place d’une démarche de gestion des connaissances, élément de management stratégique, vise, au travers la capitalisation, à partager, à créer des connaissances. Leur cartographie est nécessaire, afin de mettre en valeur ce qui relève de l’explicite et du tacite. Un certain nombre de processus entrent en jeu (modèle de la marguerite), le premier étant celui de la capitalisation et du partage : le cycle de l’eau est pris comme métaphore et déclenche le processus d’interaction avec l’environnement. Il induit le processus de création de connaissances, processus vital permettant l’innovation. Avec le processus d’apprentissage, nous passons de l’individuel au collectif avec un lien fort avec la gestion des ressources humaines. Sélection (gestion de la relation client, sélection par l’usage) et évaluation (financière, stratégique) sont les deux derniers processus permettant de constater la réussite ou l’échec de la démarche entreprise. Le succès de la démarche repose sur plusieurs facteurs (stratégie du nénuphar) : le changement doit être approuvé, consensuel au sein d’une équipe ou d’une entreprise ; il doit trouver sa légitimation et être approuvé.

Quelle est la nature des connaissances ? Elles forment un système qui peut être pris sous l’angle de la sémiotique ou de la systémique. A ce point de l’exposé, l’auteur clarifie les notions d’information, de signification, de contexte. Il définit l’information par rapport à la connaissance.

L’ingénierie des connaissances repose sur des outils et des méthodes nombreux qui ont fait leurs preuves. La méthode MASK est prise en exemple agrémentée d’études de cas sur le processus de capitalisation et le partage des connaissances, puis sur le processus d’interaction, et enfin sur celui d’innovation. L’auteur détaille le contexte de l’étude, les axes d’analyse, comment sont représentées les connaissances (de manière diachronique ou synchronique) et clôt sa démonstration sur la méthode d’intégration de la capitalisation des connaissances dans les démarches d’innovation.

De la lecture de cet ouvrage, on peut déduire que la gestion des connaissances s’inscrit complètement dans la réalité actuelle de l’entreprise. Son intérêt essentiel est de nous donner une approche unifiée de la gestion des connaissances, en mettant l’accent sur les processus qui déterminent la réussite d’un tel projet.

Critique parue dans Documentaliste, sciences de l'information, 2004, vol. 41, n° 2, pp. 129-130.

Cop. JP Accart, 2007

 

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