Analyses d'ouvrages

2005: Global Librarianship

kesselmaned. by Martin Alan Kesselman and Irwin Weintraub
New York ; Basel : Marcel Dekker, Inc., 2004.
320 p. – Bibliogr., index.
(Books in Library and Information Science ; 67).
ISBN 0-8247-0978-05 : $ 139.95.

Le terme « global » en français semblait passé de mode, remplacé le plus souvent par « mondialisé » ou « universel ». Nous le retrouvons sous la plume de deux professionnels de l’information américains, Martin Alan Kesselmann (bibliothécaire à l’Université Rutgers – New Jersey) et Irwin Weintraub (professeur en sciences de l’information à Brooklyn College – New York) : leur approche des métiers de l’information est en effet « globale » de par leurs expériences professionnelles respectives (en tant que membre actif de l’IFLA pour le premier ; aux Etats-Unis, en Israël et au Kenya pour le second). Replacer notre action quotidienne de documentaliste ou de bibliothécaire dans un contexte universel n’est pas le moindre intérêt de cet ouvrage, très documenté et qui rassemble seize contributions d’auteurs nord-américains, européens et africains.

Dans son introduction, Barbara J. Ford (Université de l’Illinois) affirme, à juste raison, que les professions de l’information sont universelles : elles promeuvent la compréhension entre les cultures, mettent à disposition l’information nécessaire aux échanges interculturels. Deux contributions renforcent cette affirmation : celle de T. Glynn (Université Rutgers – New Jersey) qui retrace pour nous l’histoire mouvementée des bibliothèques ; et celle de R. Wedgeworth (ProLiteracy Worlwide – New York) qui nous explique comment les professions de l’information se sont associées et organisées au plan international.

Aujourd’hui, les utilisateurs – majoritairement dans les pays riches – bénéficient d’un accès à tout type d’information. Les bibliothèques et services de documentation ont ceci de particulier qu’elles facilitent cet accès du local vers le global. Selon M. A. Kesselmann, la collaboration internationale ne peut que renforcer ce rôle essentiel. P. O. Libutti (Université Rutgers – New Jersey) analyse les opportunités offertes par les ressources numériques en vue de créer un réseau global d’information. Etre bien informé est une des conditions pour la résolution de problèmes : H. B. Rader (Université de Louisville – Kentucky) insiste sur la nécessité de former les utilisateurs à l’usage de l’information, ce que K. Kunneke (Université d’Afrique du Sud – Pretoria) confirme en soulignant l’apport de l’enseignement à distance. D. Rubeni (Université de Daystar – Nairobi) et T. Tate (Université Rutgers) donnent quelques exemples de programmes innovants à destination de communautés rurales dans différentes parties du globe. D. McAdam (Université Unimail – Genève) explicite pour nous le contexte bibliothéconomique suisse, contexte original de par le multilinguisme helvétique. B. Thomas expose la « success story » des bibliothèques suédoises. Avec M. N. Castagnello (Pharmacia Corporation – Milan), le rôle innovant des spécialistes de l’information dans l’entreprise n’est pas oublié.

Une infrastructure d’information globale doit reposer sur des principes d’équité et d’accessibilité pour tous tels que les énoncent la Déclaration finale et le Plan d’action du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) de décembre 2003. Les technologies de l’information sont essentielles dans la construction de cette infrastructure qui doit prendre en compte les aspects géographiques, sociaux et économiques. L. Ashcroft et C. Watts (Université John Moores – Liverpool) développent la notion de fracture numérique et R. Gartner (Université d’Oxford) celle de bibliothèque numérique universelle. M. Scott (Bibliothèque nationale du Canada) prend en compte, quant à elle, les différents aspects juridiques et légaux de la fracture numérique. A. Hopkinson (Université du Middlesex – Londres) approfondit l’aspect normatif. Enfin, la liberté intellectuelle et les différentes stratégies à mettre en place sont discutées par M. T. Choldin (Université de l’Illinois).

A ces contributions qui apportent de nombreux éclairages sur la globalisation de nos professions, s’ajoute une riche bibliographie d’une cinquantaine de pages, bibliographie commentée et classée thématiquement par un des coordinateurs de l’ouvrage Irwin Weintraub.

« Global Librarianship » est à rapprocher de l’ouvrage paru en 2001, “International Librarianship : Cooperation and Collaboration* : ils se complètent utilement et donnent véritablement une vision planétaire des métiers de l’information. Le choix des différents contributeurs, l’analyse des thèmes sont pour beaucoup dans la qualité du présent ouvrage qui met l’accent sur les avantages et les inconvénients d’une information globalisée. Le rôle des bibliothécaires et des documentalistes est cependant privilégié et va dans le sens d’une profession unie pour une même cause, l’accès facilité à l’information pour tous.

* Critique parue dans Documentaliste, sciences de l'information, 2002, vol. 39, p. 66.

Cop. JP Accart, 2007

 

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