Analyses d'ouvrages

2005: La « Société de l’information » : glossaire critique

Commission nationale française pour l’Unesco
Paris : La Documentation française, 2005

« Accès », « communauté », « e-learning », « fracture numérique », « information », « processus »… autant de termes choisis parmi les trente figurant dans ce glossaire et qui nécessitent une définition claire et précise dans le contexte de la société de l’information. La Commission nationale française pour l’Unesco, interface entre l’Unesco et les milieux français de la culture, des sciences, de l’éducation et de la communication, publie un glossaire critique qui se révèle intéressant à plus d’un titre : de par le choix des auteurs en premier lieu ; de par le choix des termes eux-mêmes ; de par la longueur des articles pour chaque terme.

Les auteurs sont enseignant, universitaire, ingénieur ou professionnel de l’information. Ils contribuent donc pleinement à la société de l’information. Les noms de Jacques Perriault, Dominique Wolton, Christian Lupovici, Dominique Cotte (…) sont bien connus de ceux qui lisent régulièrement cette rubrique. Au total, vingt-trois auteurs ont été convoqués pour cette publication et leur choix s’avère excellent et très complémentaire.

Le choix des termes est essentiel par rapport à la cohérence de l’ensemble d’un glossaire. Celui-ci ne se veut pas exhaustif, cela serait d’ailleurs quasiment impossible par rapport au champ d’étude « société de l’information » : un grand nombre de termes pourrait y figurer. Se côtoient ainsi des termes chargés de sens tels « communauté » « différence, différenciation » ou « dispositif ». Le terme « e-learning » est vu comme une évolution des expressions « université virtuelle » ou « campus virtuel » : l’important, maintenant, est de trouver un juste équilibre entre l’apprentissage à distance et l’apprentissage sur place. L’expression « blended learning » est la plus employée actuellement pour désigner cet équilibre.

Chaque terme choisi fait l’objet d’une description longue (avec parfois deux contributions d’auteurs différents) de quelques pages, une analyse approfondie de sa signification et un essai de définition très précis. Des références bibliographiques (une dizaine au maximum) permettent d’élargir sa compréhension si le lecteur le souhaite, ainsi que des renvois systématiques à d’autres termes du glossaire. « E-learning » est ainsi en lien avec « réseau », « TIC » et « usages ». « Gouvernance de l’internet » avec « interopérabilité » et « normes ».

Outil de compréhension des nouvelles réalités de la société de l’information, ce glossaire critique est plus qu’un ouvrage de consultation courant : il est à mi-chemin entre le glossaire et l’ouvrage de réflexion, il offre des pistes nouvelles, ce qui a certainement été voulu par le comité éditorial. Il permet ainsi au lecteur de mieux comprendre les différents enjeux actuels de la société de l’information.

Critique parue dans le Critique parue dans Documentaliste, sciences de l'information, 2005, vol. 42, 4-5, pp. 315-316.

Cop. JP Accart, 2007