Analyses d'ouvrages
2005: Le Marketing du livre et de la bibliothèque
colloque organisé par la Bibliothèque publique centrale pour la région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 20 et 24 février 2003
Bruxelles : Centre de Lecture publique de la communauté française de Belgique (CLPCF), 2003
72 p. – (Cahiers du CLPCF). – ISBN 2-930071-33-8
Plus qu’une notion à la mode, le marketing est véritablement entré dans nos professions depuis quelques années. Bibliothèques et services de documentation ont compris son importance et mettent en œuvre un certain nombre de techniques de marketing pour faire connaître leurs prestations et leurs produits.
Les actes ici présentés s’articulent autour de cette notion en ciblant dans une première partie le livre, puis, dans une deuxième partie, la bibliothèque. Le marketing du livre est du ressort, en premier lieu, des éditeurs et des libraires : plusieurs allocutions de ces professions sont ici reproduites, avec notamment un exposé sur le groupe éditorial Wolters Kluwer par son directeur commercial Michel Seeger, puis une présentation du marché des périodiques à l’heure d’Internet par Françoise Vandooren, attachée à la Direction des bibliothèques de l’Université libre de Bruxelles. Le problème majeur est que ce colloque ayant eu lieu en 2003, la situation a évolué et que ces deux contributions ne sont plus dans l’actualité, notamment économique. Le compte rendu d’une table ronde réunissant Emile Lansman (Editions Lansman), Maurice Lomré (Ecole des loisirs) est lui plus intéressant dans la mesure où il réunit une série de réflexions générales sur le sujet autour d’un titre original : « Marketing de fourmis pour colosse aux pieds de coton ! ». Ces intervenants expliquent leurs difficultés à faire connaître leur production. Même si un site Internet leur permet de mieux diffuser l’information, encore faut-il que celui-ci soit connu du public, ce qui nécessite une politique de marketing : marketing autour d’un site, d’un livre, d’un auteur. La conclusion est qu’il s’agit souvent d’une « stratégie du petit poucet » (il faut croire que nos collègues belges aiment les expressions imagées).
Le marketing de la bibliothèque est différent dans sa conception, notamment par rapport à ce qu’une bibliothèque peut offrir à ses usagers et la publicité qui en découle. Daisy McAdam, de l’Université de Genève, voit le marketing de la bibliothèque comme une action de communication interne et externe, un lobbying sur le plan national et local. Pour Daniel Courbe, de la Direction générale de la Culture (Ministère de la communauté française de Belgique), il faut « se repositionner sur le sens de l’action des bibliothèques et les valeurs de la lecture publique ». Marielle de Miribel, formatrice à Mediadix, propose des outils pour faire exister la bibliothèque dans son contexte : elle insiste sur l’importance d’une politique marketing globale, et non pas uniquement orientée vers des actions ponctuelles (une animation, une exposition). La communication visuelle (autour notamment d’un logo) s’avère primordiale quant à l’image de la bibliothèque. Thierry Giappiconi, directeur de la bibliothèque municipale de Fresnes, montre l’intrication des notions de qualité, d’orientation client avec le marketing : le leadership, l’implication du personnel sont également essentiels. Jean-Claude Tréfois, directeur de la bibliothèque centrale du Hainaut, préconise le pragmatisme : repérage visuel de la bibliothèque, orientation et signalisation claires pour les lecteurs, libre-accès sont autant d’atouts marketing.
Voici résumés ces actes sur le marketing du livre et de la bibliothèque. Hormis une présentation qui manque parfois de cohérence (mise en page, choix des couleurs) et la publication de certaines présentations sous forme de diapositives (ce qui n’est pas très heureux pour la lecture), le contenu est souvent fort intéressant, vivant, avec des exemples concrets et des aspects plus théoriques. Les futurs lecteurs trouveront là une synthèse du concept marketing faite par des professionnels ayant investi ce champ depuis de nombreuses années, souvent avec succès.
Critique parue dans Documentaliste, sciences de l'information, 2005, vol. 42, n° 3, pp. 244.
Cop. JP Accart, 2007
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