Analyses d'ouvrages
2009 : Guide de la coopération entre bibliothèques
sous la dir. de Pascal Sanz, Paris, Ed. du Cercle de la Librairie, 2008. - 315 p. - (Bibliothèques, ISSN 0184-0886). - ISBN 978-2-7654-0952-6 : 37 €
Qui mieux que Pascal Sanz, conservateur général à la Bibliothèque nationale de France et actif depuis de nombreuses années dans le domaine associatif (notamment au sein des instances de l'IFLA et de l'AIFBD), pouvait coordonner un tel ouvrage sur la coopération entre bibliothèques ? Il fait appel à une vingtaine de professionnels des bibliothèques afin de détailler le cadre institutionnel et le socle professionnel (1ère partie), d'analyser de manière fonctionnelle la coopération documentaire (2ème partie) et de lister sous forme de fiches les acteurs de la coopération (3ème partie). C'est donc un ouvrage très pratique, abordant les questions de coopération entre bibliothèques de manière concrète et utile. Comment ? Voici quelques exemples : Frank Hurlinville (Bibliothèque Cujas) définit le cadre juridique de la coopération, en le qualifiant de « mosaïque inachevée ». La formalisation d'un tel cadre est essentielle quand il s'agit d'enjeux et de moyens importants, en adoptant une démarche de conduite de projet. Parmi les possibilités de coopérations possibles, citons : la coopération en réseau (grâce à une convention, une association, un groupement d'intérêt public) ; la coopération autour d'un projet ; les programmes européens ; la coopération à l'échelle d'un territoire... Caroline Rives (BnF) prend l'aspect « développement des collections » avec notamment l'établissement de cartes documentaires sur un espace géographique donné. En France, les Cadist (Centre d'acquisition et de diffusion de l'information scientifique et technique) sont bien sûr le meilleur exemple à donner, mais également les pôles associés de la BnF, les consortiums et groupements d'achats.
De multiples autres exemples de coopération entre bibliothèques existent : pour signaler et localiser des documents ; fournir des documents ; produire collectivement des outils de travail ; préserver et conserver des collections ; en matière d'action culturelle et sociale ; au sein de la chaîne du livre elle-même (avec les éditeurs, les imprimeurs, les libraires, les diffuseurs, les lecteurs...) ; avec d'autres institutions (des écoles ; avec l'aide au développement).
Comme l'indique Pascal Sanz dans sa conclusion (il mentionne qu'il est difficile de conclure sur un tel sujet), cet ouvrage n'est pas exhaustif sur les multiples formes prises par la coopération. Il explore cependant de nombreuses pistes, montre la pluralité des espaces de coopération, et se veut lucide par rapport à un certain sentiment de désordre. D'où la proposition qui est faite d'un schéma directeur de la coopération entre bibliothèques en France, proposition qui mérite d'être explorée.
cop. Jean-Philippe Accart, 2010
Critique parue dans Documentaliste, sciences de l'information, 2009, vol. 46, 4, 75-76.
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