International
2009 - IFLA Milan (Italie)
Compte rendu publié dans le numéro 228 d'octobre 2009 d'Archimag, p. 26 : "Les bibliothécaires interrogent les oracles".
La 75e conférence annuelle des associations de bibliothécaires est retournée à son berceau pour tenter de voir clair dans l'avenir.
1929 fut l'année du congrès fondateur de la Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques (Fiab, Ifla en anglais), à Florence et à Rome. Retour en Italie, quatre-vingts ans plus tard : Milan, ville de culture et de... bibliothèques, avec notamment la célèbre bibliothèque Ambrosiana, datant de 1604, et son Codex Atlanticus de Léonard de Vinci, ou la Pinacoteca Ambrosiana et ses Botticelli et Brueghel. La ville a accueilli le 75e congrès de l'Ifla, du 23 au 27 août.
Avec un intitulé particulièrement adapté au pays hôte, « Les bibliothèques créent le futur : construire sur l'héritage culturel », 3 500 participants de plus de 130 pays ont pu débattre des avancées et des nouveautés de la profession. Quelles sont-elles ? L'heure semble d'autant plus cruciale pour les professions de l'information, et l'inquiétude est palpable avec des questions récurrentes : quel est notre avenir ? Doit-on croire les rumeurs persistantes de disparition annoncée des bibliothèques et des services documentaires ? Et une question en forme de boutade : les bibliothèques seraient-elles inventées maintenant ? Ces interrogations vont de pair, paradoxalement, avec des réalisations novatrices ou des offres de services et de prestations inégalées : dans son discours introductif, la présidente sortante de l'Ifla, Claudia Lux, a insisté sur le rôle social des bibliothèques en temps de crise économique : ateliers de formation, services aux entreprises, expertises se développent... La convergence entre archives, musées et bibliothèques est de plus en plus d'actualité car les préoccupations sont communes - préservation et numérisation des collections, notamment.
Propriété intellectuelle
Le comité sur le copyright et les questions juridiques de l'Ifla a organisé un débat très suivi entre un avocat, un éditeur et un ingénieur de Google sur l'équilibre juridique entre droit d'auteur et droit de l'utilisateur, entre privilège des ayants-droit et accès gratuit à l'information. L'accord conclu à l'automne dernier entre l'association des éditeurs états-uniens, la guilde des auteurs et Google soulève bien des questions. L'Ifla suit de près toutes les questions ayant trait au droit de l'information et à la propriété intellectuelle avec l'aide de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Wipo en anglais).
Parmi les expériences novatrices, citons la campagne de marketing de la toujours dynamique bibliothèque nationale de Singapour avec « Go Library », ayant reçu le Prix international du marketing Ifla 2009. Ou le service créé par la bibliothèque de sciences économiques de l'université de l'Illinois (États-Unis) pour ses étudiants : un bibliothécaire est détaché pour aider à constituer des dossiers de candidature à un emploi ou pour simuler des entretiens d'embauche. Cette démarche se situe dans une politique globale de proactivité vis-àvis de l'utilisateur, démarche qui met en avant le contact direct avec celui-ci et dont la conférence Ifla 2008 s'était déjà fait l'écho.
Cette année, le prix de la fondation Bill et Melinda Gates pour l'accès au savoir, doté d'un million de dollars, est décerné à la Fondation empresas publicas de Medellin (Colombie) : celle-ci, avec l'aide de Microsoft, va pouvoir développer son projet d'accès au savoir pour tous, notamment grâce à internet. En 2010, l'Ifla continuera à chercher le Nord à Göteborg (Suède).
cop. jpaccart novembre 2009
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