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2012 - 101ème Congrès des bibliothèques allemandes - Hambourg (Allemagne)

Intitulée « Les bibliothèques, portes d'accès au savoir », cette manifestation d'envergure a réuni à Hambourg du 22 au 25 mai 2012 quelque 4700 bibliothécaires et invités internationaux (plus d'une trentaine, hôtes du Ministère allemand des affaires étrangères) : c'est une des plus importantes manifestations professionnelles en Europe, relativement méconnue en France ou dans les pays francophones, mais très suivie dans les pays germanophones [1]. Parmi les très nombreuses présentations, conférences et tables rondes tenues cette année, voici une sélection de quelques thèmes choisis, l'économie du numérique, les supports de lecture numérique, l'Open Access.

 

L'économie du numérique en ligne de mire

 

Le thème de l'économie du numérique prédomine majoritairement avec des interventions axées sur les aspects budgétaires, les abonnements électroniques, les droits avec les DRM (Digital Right Management). Plusieurs modèles allemands de calcul de budget à l'ère numérique ont été présentés lors de la session sur les acquisitions, le modèle bavarois et le modèle de Constance, ainsi que ceux de l'Université Humboldt et de la Bibliothèque de Berlin. Mettant en parallèle le besoin croissant de médias électroniques et la stagnation des budgets, il est noté par les intervenants que les modèles existants d'acquisitions n'incluent pas les paramètres adéquats pour les médias numériques : c'est le cas, notamment, des statistiques officielles des bibliothèques en Allemagne. Le financement des publications en libre accès devrait aussi faire partie des modèles d'acquisition de la bibliothèque. Une enquête sur ce thème sera envoyée aux bibliothèques universitaires l'année prochaine.

 

Les nouveaux supports et modèles de lecture numérique

 

Hormis les aspects budgétaires, l'aspect « supports et modèles » est également largement débattu avec les tablettes, téléphones mobiles et autres e-books. Une table ronde sur les livres électroniques discute des meilleures pratiques du modèle PDA (Patron Driven Acquisitions) [2] : dans ce modèle, l'usager oriente directement les choix d'acquisitions et, après un certain nombre de prêts, le livre électronique est acheté par la bibliothèque.  Annette Klein (Université de Mannheim) analyse le degré d'utilisation des livres achetés via abonnement et ceux du modèle PDA : le résultat est que le modèle d'abonnement par l'intermédiaire de consortiums est en fin de compte plus rentable que le modèle PDA.  

 

P. Mayr et A. Lopez des Universités de Cologne et de Duisburg-Essen présentent EVA (Erwerbungs Vorschlags-Assistant), une méthode comparative du modèle PDA par rapport à l'imprimé et au prêt entre bibliothèques. Les demandes des usagers sont automatiquement  comparées aux critères définis, puis, s'il y a correspondance, envoyées à l'acquéreur compétent. Ce modèle est utilisé dans plusieurs universities allemandes depuis octobre 2011 et sera présenté lors de la conférence de l'IFLA à Helsinki en août 2012. J. Lazarus (bibliothèque de l'Université de Leipzig) présente un projet similaire avec l'utilisation cette fois-ci d'un agrégateur et d'une banque de données de livres, Nielsen Books Data. En ajoutant 100 000 livres dans le catalogue de la bibliothèque, et selon la demande de l'usager, l'ouvrage peut être acheté ou non. L'utilisateur est informé du déclenchement de l'achat de l'ouvrage, avec un délai d'attente de deux semaines : 48 000 € du budget est consacré au projet.

 

Publications électroniques et Open Access

 

Frank Scholze, Université de Bade-Wurtemberg et K. Pappenberger, Université de Constance, discutent de la « voie verte » et de la « voie dorée » dans le cadre de l'Open Access : leur déduction est que les bibliothèques s'avèrent être de plus en plus des services de consultation de publications électroniques. Une nouvelle encourageante est le support de la Fondation allemande pour la recherche (DFG) pour l'intégration des publications en libre accès dans les bases de données traditionnelles type ECON-BIZ [3]

 

Une infrastructure nationale d'information

 

L'Association Leibniz [4], qui comprend quelque 86 institutions dans tous les domaines de la recherche, coordonne un projet d'infrastructure de l'information en Allemagne dans le cadre de la structure fédérale allemande [5]. Les bibliothèques universitaires auront un rôle fort à jouer, rôle discuté par un groupe d'experts de l'Association allemande des bibliothèques (DBV) [6]. Huit domaines d'action sont d'ores et déjà définis:

 

  • 1. Les licences,
  • 2. L'archivage à long terme,
  • 3. Les documents non textuels,
  • 4. La numérisation rétroactive,
  • 5. L'environnement virtuel de recherche
  • 6. L'Open Access
  • 7. Les données de recherche,
  • 8. Information Literacy.

 

 

Jean-Philippe Accart

cop. juin 2013

 

Article publié dans le Bulletin des Bibliothèques de France, 2012, t. 52, n° 5, p. 77 

Plus d'informations

[2] Voir : David A. Swords (Ed.): Patron-Driven Acquisitions. History and Practices. Berlin, Boston: de Gruyter Saur, 2011. 205 p. (Current topics in library and information practice). Includes bibliographical references.

ISBN 978-3-11-025301-6, ISBN 978-3-11-025303-0 (e-book).

http://section14blog.files.wordpress.com/2012/04/regine-schmolling-on-patron-driven-acquisitions1.pdf

[3] ECON-BIZ est une bibliothèque virtuelle en économie : http://www.econbiz.de/en/search/search/search-all/

[4] http://www.leibniz-gemeinschaft.de/

[5] Voir : http://www.leibniz-gemeinschaft.de/?nid=infrastr&nidap=&print=0

[6] http://www.bibliotheksverband.de/

 

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