L'information santé
(1996) - L'archivage des journaux électroniques.
Bulletin de l'Association des Bibliothécaires Français, 1996, n° 171, pp. 71.
Peut-on dire que la communication rendue possible grâce aux publications électroniques est différente de celle permise par le support papier ? Est-il envisageable de considérer ce type de publication comme une extension du papier ? Quels sont les rôles respectifs du producteur de l'information, du vendeur, de l'éditeur et du bibliothécaire par rapport aux publications électroniques et à leur archivage ? Telles sont les questions qui se posent à l'heure actuelle. Quelques points de vues sont exposés ici :
Le point de vue du producteur de l'information
L'édition électronique en mode caractères bouleverse l'équilibre qui s'était établi entre les acteurs de la chaîne de création et de distribution de l'information. Le document électronique permet à l'auteur d'être son propre éditeur et à l'éditeur d'être son propre diffuseur. Sa structure comporte tous les éléments qui servent à leur catalogage et à leur indexation. La recherche de l'information et la navigation entre les documents amènent à coupler les activités de production de bases de données et de catalogues à la recherche des documents primaires. L'édition électronique oblige les bibliothèques et les centres de fourniture de documents à modifier profondément leurs méthodes de travail, leurs infrastructures informatiques et de télécommunication. L'INIST, qui est à la fois créateur de données bibliographiques et fournisseur de documents primaires, se place dans une perspective de liaison entre des deux activités en collaboration avec tous les partenaires de la chaîne documentaire.
Le fournisseur de l'information électronique
Les fournisseurs de numéros épuisés ont créé un travail qui s'apparente à celui de pseudo-archiviste temporaire ou de fournisseurs de journaux. Le problème majeur qui se pose est l'accès à des documents publiés il y a quelques années, et le fait également que chaque vendeur possède sa propre liste de périodiques.
Comment les retrouver ? L'archivage et la récupération des documents électroniques ne sont pas aussi simples que pour les documents imprimés. D'autres questions restent posées avec notamment les problèmes de matériels, de formats, de supports vieillissants.
L'éditeur de journaux électroniques
L'exemple de l'éditeur Elsevier est significatif, notamment avec l'expérience CAPCAS qu'il est en train de mener à l'Université de Tilburg aux Pays-Bas. 120 périodiques publiés dans les domaines de l'économie, de l'informatique et des mathématiques sont accessibles en mode électronique sur tout le réseau du Campus. Ainsi, étudiants et professeurs ont la possibilité de lire 13 000 articles à partir de leur PC. Ceci est rendu possible grâce à une licence attribuant des numéros d'utilisateurs.
Plus généralement, un certain nombre d'éditeurs scientifiques (dont Springer) proposent dorénavant l'accès aux journaux électroniques, sur Internet notamment. Les modes de diffusion diffèrent : soit les sommaires des revues sont proposés, soit les résumés des articles ou l'article lui-même en texte intégral.
Le rôle du bibliothécaire
Le bibliothécaire reste le gardien de l'information que celle-ci soit archivée sur des rayonnages ou sous forme électronique ; c'est à lui qu'incombe la recherche de l'information et l'utilisation d'outils parfois très sophistiqués (sur Internet par exemple, ou pour l'interrogation de banques de données spécialisées). Son problème essentiel est de rendre un service maximal à l'utilisateur, en offrant l'accès aux numéros anciens et courants des périodiques, en développant des interfaces d'accès simplifié. De plus en plus, une nouvelle forme d'aide au lecteur se dessine, aide dictée par les technologies.
Et l'utilisateur ?
Le principal souci de l'utilisateur est l'accès à l'information et que celle-ci soit mise à jour. Il y a donc une corrélation évidente entre les différents intervenants de la chaîne documentaire.
En conclusion
L'archivage des journaux électroniques est donc un problème qui se pose de manière aigüe, et dont la valeur est significative : les documents numérisés font appel à des outils de recherche variés, à des formes d'archivage très différentes (que ce soit de l'information en texte intégral, sous forme de banque de données, ou en hypertexte) ; le support papier est loin d'offrir une telle variété, et c'est un des arguments actuels en faveur de l'archivage des journaux électroniques.
cop. JP Accart, 2007
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