Depuis une vingtaine d'années au mois de juin se tient en Crimée, au bord de la Mer Noire à Sudak, une des deux plus importantes conférences russes pour les bibliothèques et la documentation, The Crimea Conference. Elle rassemble généralement près d'un millier de professionnels russes (moscovites, mais également de l'Oural, du Kasakstan ou de St Petersbourg) et quelques étrangers, et peut être comparée aux rendez-vous annuels de l'IFLA ou de l'ALA. Le cadre de la conférence au bord de la Mer Noire est magnifique, avec une influence orientale marquée.

Invité pour la deuxième fois afin de d'animer un atelier à Crimea 2015, le contexte politique était bien sûr très différent depuis ma dernière intervention en 2011: l'annexion de la Crimée, un référendum approuvant cette annexion à la Russie, la non-reconnaissance de l'Europe de cette annexion compliquent la donne. Les bibliothèques russes subissent de plein fouet la crise économique depuis les restrictions économiques imposées à la Russie, les budgets et les salaires étant réduits de moitié.

Comment, dans ces conditions, développer des services de qualité aux usagers? C'était, en arrière-plan, la question qui s'est posée lors de l'Atelier proposé intitulé, "Des services innovants en bibliothèque et en documentation": à partir d'un exposé des exemples possibles de nouveaux services à mettre en place, la vingtaine de participants a su mettre à profit son inventivité. Les groupes de travail créés ont ainsi débattu de l'introduction des réseaux sociaux dans la pratique des bibliothèques, du marketing des services en ligne, de la visibilité des ressources documentaires dans le milieu universitaire ou également de l'importance de créer des espaces ouverts et accueillants. Les préoccupations ne semblent donc pas très éloignées entre l'Est et l'Ouest, elles convergent même à plus d'un titre.

Bel été à tous !

Jean-Philippe Accart