Edito du mois
Edito n° 17, sept.-oct. 2005 - Le bonheur informationnel
Voici un courrier des lecteurs (Le Monde du 17 juin 2005, p. 15) que je livre à votre réflexion en cette rentrée 2005 :
«Noyade volontaire… Je suis au courant donc je suis… Etre au courant est devenu presque une condition de survie. Mais de quoi faut-il être au courant ? Comment faire pour trier l’information, pour séparer le vrai du faux et garder un esprit critique ? Comment se faire sa propre opinion des événements ? Une bouée de sauvetage est devenue nécessaire pour « sortir la tête de l’info » et respirer à nouveau une bonne bouffée d’oxygène. En fait, cette course effrénée vers le bonheur informationnel tourne au cauchemar. L’être humain perd le nord (et même le sud). Etre ou ne pas être…au courant ! Voilà le sort de notre époque.» Rachid Alami, Québec (Canada)Voici résumé en quelques phrases le sentiment de beaucoup de personnes devant l’afflux quotidien d’information. Difficile d’échapper à l’information tant elle s’infiltre dans chaque recoin de notre vie. Elle vous rattrape où que vous soyez : dans les lieux publics, sur votre portable, au bureau... Bienfait ou méfait de notre époque ? Ce lecteur du Monde pose les bonnes questions et avoue son incapacité à la gérer. Son malaise est donc une des conséquences de notre société de l’information. Evidemment, un tel courrier ne serait guère pensable dans un certain nombre de pays où l’information est censurée : le bonheur informationnel n’est donc pas encore pour tout le monde.
Jean-Philippe Accart
NB : ce thème est régulièrement traité sur ce site. Voir aussi :
- La « mal info » ou comment nous nous informons
- La liberté d’information
- Et bien sûr, le Dossier « Société de l’information »

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