Edito du mois

Edito n° 44, octobre 2009 - Archives ouvertes vraiment partagées ?

Un récent article paru dans Nature (n° 461, 10 sept. 2009, p. 160-163) remet en cause le principe sacro-saint du partage d'information au sein de la communauté scientifique mondiale. Dans leur grande majorité, les universités créent à l'heure actuelle leurs propres archives ouvertes ou participent à ce type de projet. C'est le cas à l'Université de Genève avec "Archive ouverte UNIGE" (AO-UNIGE) qui est le dépôt numérique du patrimoine scientifique de l'Université. Elle a été créée afin de récolter, conserver et rendre accessibles le plus largement possible les publications des enseignants et des chercheurs de l'institution, en suivant les principes de l'Open Access. Un bibliothécaire par faculté est désigné pour être la personne de contact en la matière, il a un rôle de soutien au dépôt des publications de sa faculté ; une directive officielle du Rectorat de l'UNIGE incite le personnel académique à déposer leurs publications dans l'AO-UNIGE. Le bibliothécaire jour un rôle central, il est le lien direct et indispensable entre l'archive, la publication et l'enseignant, et au final, avec la communauté scientifique elle-même.

Ce que l'article de Nature mentionne avec insistance - ce que nous pouvons vérifier également à Genève - est la réticence des universitaires à déposer leurs publications dans les archives, pourtant mises en place à leur intention. Ils n'y voient pas un grand intérêt, dans la mesure où ces publications sont déjà indexées dans des bases de données reconnues et donc accessibles. Ils ont également leurs sites personnels ou celui de leurs laboratoires de recherche qui collectent leurs publications. Alors, comment les inciter à déposer ? Faut-il des pressions autres que des directives officielles (le Fonds national suisse qui finance des projets de recherche pourrait tenir ce rôle par ex.) ? Certainement, mais déjà le rôle des bibliothécaires est à mettre en avant : c'est à eux - de par leur leur contact direct avec le monde acdémique - qu'il revient d'expliquer l'utilité des archives ouvertes.