Edito du mois

Edito n°5, mars-avril 2003 - Les archives ouvertes

Les archives ouvertes : faut-il soutenir l'Open Archives Initiative (OAI) ?

Les initiatives se multiplient sur le Web pour l'ouverture d'archives dites " vivantes ". Tous les domaines sont touchés avec en premier lieu le domaine scientifique, suivi entre autre par les sciences humaines et sociales. D'aucuns voient dans ce libre accès aux informations une réplique à la position dominante des éditeurs scientifiques tel Reed-Elsevier qui laissent peu de place à la publication, hormis le chemin classique de la soumission d'articles à un comité scientifique d'une revue de renom. C'est notamment la position de Jean-Claude Guédon, professeur à l'Université de Montréal, un des initiateurs de " l'Initiative de Budapest pour un libre accès " : dans un article joliment intitulé " A l'ombre d'Oldenburg : la " serial pricing crisis " ou crise des prix des périodiques ", il explique comment les revues scientifiques deviennent le nouvel Eldorado des éditeurs, avec pour conséquence la " morsure financière " que subissent bibliothèques et centres de documentation. Il poursuit son argumentaire dans un certain nombre d'articles et dans une conférence retransmise le mois dernier lors des Jeudis du numérique organisés par l'ISDN (http://isdn.enssib.fr/). Pour lui, les professionnels de l'information conçoivent déjà des espaces ouverts de connaissances ; ils devraient aller plus loin et se concerter avec les chercheurs et les scientifiques afin que les universités stockent sur leurs serveurs leurs publications. Un des objectifs serait l'alimentation d'un " site public de science ".

Avec l'Open Archives Initiative, l'opportunité nous est donnée de participer réellement à la mise en place d'un libre accès à l'information en lien étroit avec nos utilisateurs. Suivant cette philosophie, un certain nombre de réseaux documentaires ont compris le rôle qu'ils pouvaient jouer : parmi la multitude des projets en cours, citons le CNRS, avec le projet Archivesic en sciences de l'information (http://archivesic.ccsd.cnrs.fr) ; c'est le cas également de la Bibliothèque nationale suisse avec E-Helveticahttp://www.e-helvetica.ch) et du Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale (http://www.rero.ch) qui doit lancer prochainement son propre OAI : ainsi, en parallèle au Catalogue collectif RERO riche de plus de trois millions de références, les utilisateurs auront la possibilité de consulter la littérature grise suisse (thèses, mémoires et publications diverses). Ne peut-on voir là une réponse aux préoccupations justifiées de J.C Guédon et que beaucoup partagent à différents niveaux ? (

Jean-Philippe Accart

Sources :

 

{

Abonnement

Recevez chaque mois par mail l’Edito et les mises à jour du site. Entrez votre adresse e-mail:

Nom:
Courriel: