Edito du mois

Edito n°6, mai-juin 2003 - L’avenir des formations en info-doc

L’avenir des formations en info-doc : diversification ou confusion ?

Pour la seule situation française, on dénombre selon les études les plus récentes (notamment celles de l’ADBS) plus de 100 formations diplômantes et ce, du niveau Bac + 2 à Bac + 8 ; 2000 diplômés en info-doc arrivent chaque année sur le marché du travail. Il est loin le temps où il n’existait que quelques formations à l’info-doc : parmi les plus anciennes, le diplôme de l’Ecole de bibliothécaire-documentaliste de l’Institut catholique (créée en 1935) à Paris ou ceux délivrés par l’INTD (à partir des années 1950). Dans les années 1970-1980, suite aux efforts de Jean Meyriat et de Robert Escarpit, les instituts universitaires de technologie (IUT) se développent sur tout le territoire : il en existe 11 actuellement qui forment d’excellents professionnels. Puis vinrent les licences, les maîtrises et les DESS dans les universités, et la possibilité de poursuivre par un DEA (aujourd’hui master) et une thèse en science de l’information et de la communication. On ne peut que se réjouir d’une telle offre de formation, offre qui n’existe pas dans tous les pays européens où certains professionnels sont contraints de partir à l’étranger s’ils veulent poursuivre leurs études. Le besoin de formation continue est en effet très important dans nos métiers. Faut-il se réjouir cependant de voir se créer des diplômes très proches des nôtres, notamment en ce qui concerne la veille technologique (dans les écoles d’ingénieurs par exemple), le knowledge management ou le records management. On peut rétorquer à cela que notre profession n’a pas l’apanage de ces domaines, ce qui est exact. Mais la concurrence, pour être parfois rude, peut être stimulante et demande aux enseignants en info-com une constante adaptation, ce qu’ils font généralement en proposant de nouvelles formations. Il existe également un certain nombre de licences « mention documentation » délivrées dans les universités qui donnent un « vernis » documentaire très peu convaincant, les étudiant désirant être documentaliste devant ensuite passer par un IUT ou un IUP.

Notre profession est donc reconnue d’un point de vue universitaire, mais ne pourrait-on pas homogénéiser les formations proposées, créer des passerelles entre les universités et les chambres de commerce par exemple ou les écoles d’ingénieurs ? Le risque est grand de voir les formations à nos métiers détournés par d’autres secteurs. Il serait bon que l’ADBS y réfléchisse, notamment depuis qu’elle compte dans ses rangs (et son conseil d’administration) de nombreux enseignants à l’Université. L’objectif étant de rendre notre filière plus transparente aux yeux du public et des employeurs par l’instauration d’un cursus plus unifié où les termes de « documentation, documentaliste, gestion de l’information » apparaissent clairement, la majorité des professionnels s’y reconnaissant actuellement.

Jean-Philippe Accart

Sources :

 

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